Dans cette galerie où les enfants sont les bienvenus, le dessinateur Julien Fassel, alias Lapin, se joue des kilomètres avec pour seuls moyens de transport feutres et aquarelle. D’Istanbul à Venise, de Liège à Singapour, de la Mauritanie à la Butte-aux-Cailles, l’artiste nous emmène à la découverte d’un vaste monde.
(Mercredi 27 janvier 2016)
Le Square des artistes, une petite galerie boutique où les enfants sont les bienvenus, propose toute une palette d’activités : Les petits sont accueillis en fin d’après-midi pour un éveil théâtral avec les peintres (4-8 ans) ou une heure d’anglais par le jeu et la chanson (3-6 ans). On peut aussi s’initier à l’espagnol ou au japonais, ces cours étant assurés par des animateurs dont c’est la langue maternelle. Il y a même des séances d’éveil à l’art pour les tout-petits de 1 à 3 ans !
Orianne Charpentier
Serge Bloch, l’homme à la plume aérienne
Le dessinateur prolixe et touche-à-tout, auteur notamment des « Drôles d’oiseaux » de « La Croix », met actuellement la Bible en images
Serge Bloch, dessinateur, s’attaque au théâtre. Ses dessins animés seront sur les planches du spectacle Histoires de gorilles.
Les hautes fenêtres ouvrent l’atelier sur les camaïeux de gris de la rue parisienne où Serge Bloch s’est installé il y a quatre ans. Dans la pièce, quelques fauteuils et tables de travail se découpent sur le parquet de bois clair. Un vélo, quelques objets. Rien de plus. Le maître des lieux a le sens de l’épure.
La même économie retient ses mots, précis, peu bavards. « Je ne suis pas un théoricien du dessin, se justifie-il d’emblée. Je dessine. Ce n’est pas la même chose. »
Dans cet atelier à l’espace maîtrisé naît une œuvre grouillante et tendre. Un peuple de personnages reconnaissables à leur silhouette déliée, au trait simple et aérien, dont les visages s’animent d’un sourire satisfait ou béat, d’un regard en coin ou rond comme des billes. « J’aime l’expression, résume l’artiste. Je cherche à la restituer avec le moins de coups de pinceau. »
Dessiner vite et beaucoup
Cette recette a fait d’abord merveille auprès des enfants. Serge Bloch est en effet – entre autres – le créateur de Samsam et de Max et Lili, dont les aventures se sont vendues à des millions d’exemplaires. « J’ai eu de la chance », résume-t-il, avouant aussi être un bourreau de travail.
Depuis ses débuts en tant que directeur artistique à Bayard Jeunesse, cet homme pressé multiplie les projets. Il dessine vite, beaucoup. « J’aime l’urgence du dessin de presse, le trait rapide », résume ce stakhanoviste de la création, qui a signé des milliers de dessins dans les journaux du monde entier.
Le matin même, il a ainsi envoyé trois dessins au New York Times. Depuis trois ans, il croque aussi de « Drôles d’oiseaux » pour l’édition du week-end de La Croix – « J’espère qu’ils ne sont pas trop désabusés ? », s’interroge-t-il, inquiet.
Ses dessins transposés au théâtre
Ouvrant la porte d’un placard, il saisit un carnet : les premiers croquis des « Oiseaux » s’y déploient. « Ils datent de 1996 », remarque l’artiste. Depuis le début de leur publication, ces créatures volontiers philosophes ont évolué au fil du temps.
« Je les avais d’abord imaginés collés à l’actualité, notamment politique, mais celle-ci est trop répétitive. Les Oiseaux parlent désormais de la vie en général, car elle est plus intéressante. » Les publiera-t-il en livre ? Peut-être. S’il en trouve le temps, car bien des projets noircissent son agenda.
« Tout m’intéresse », soupire-t-il à demi. Sur l’écran de son ordinateur, défile une longue liste de commandes en forme d’inventaire à la Prévert, où se mêlent de la vidéo, du dessin bien sûr, mais aussi du théâtre. Avec la complicité du Cent-Quatre, espace de résidence artistique à Paris, Serge Bloch montera le 20 mars à Villeneuve-lès-Avignon le spectacle Histoires de gorilles d’après Variation sur un air connu de l’auteur anglais John Collier. Sur scène, deux acteurs se débattront avec des dessins animés signés Bloch, tandis qu’une narratrice lira le texte. Cette aventure sur les planches est une grande première pour celui qui revendique son étiquette d’« amateur professionnel ».
« Mettre la Bible à portée de tous »
Surtout, Serge Bloch s’est attelé à un défi à sa démesure : mettre la Bible en dessins, en collaboration avec Frédéric Boyer pour les textes. La tâche, commencée en septembre 2014, est réalisée aux deux tiers.
« C’est pour moi un grand voyage, une redécouverte de textes magnifiques. Je suis juif non pratiquant et c’est un vrai plaisir de me replonger dans ces histoires très belles. L’idée est de mettre la Bible à la portée de tous, la rendre accessible au plus grand nombre. » Certaines des 600 pages de ce très beau livre qui sortira à Bayard Éditions à la rentrée, seront publiées dans La Croix au fil de l’été 2015.
Emmanuelle Lucas
À lire : La Grande Histoire d’un petit trait, Sarbacane, 2014, 17 €.
À voir : Le Square des artistes, galerie d’art pour enfants à Paris, propose l’exposition « Tête-à-tête » qui fait se rencontrer sous forme de diptyques des personnages de Serge Bloch. Jusqu’au 15 avril, entrée libre, www.squaredesartistes.com
Sur le vif
Des formes dessinées par une main experte, des couleurs jetées en aplat, de la facétie, une tendresse drôle : les dessins de Serge Bloch, exposés à la galerie Square des artistes, offrent un aperçu inespéré des coulisses de la création.
On y devine la recherche de l’artiste, son goût pour l’observation, la spontanéité, l’humour aussi. La galerie présente ses œuvres deux à deux (d’où le titre de l’exposition, Tête à tête), et nous invite ainsi à repérer les traits d’union qui les relient et à inventer les histoires qui vont avec.
Notez qu’au Square des artistes on trouve aussi un programme d’ateliers à l’année pour les enfants : éveil musical, création de BD, histoire de l’art en jouant, etc. ; ainsi que des ateliers ponctuels animés par des artistes et des séances spéciales anniversaire.
Orianne Charpentier
Serge Bloch au Square des artistes : charmant tête à tête
L’illustrateur Serge Bloch est exposé au Square des Artistes, “la galerie d’art où les enfants sont bienvenus”, du 2 février au 15 avril 2015. Que vous soyez parent ou grand enfant, vous connaissez très certainement l’excellente bande-dessinée Max et Lili, qui parle aux enfants des problèmes de la vie avec douceur et intelligence : c’est Serge Bloch qui en fait les dessins. Très connu pour Max et Lili et Samsam, Serge Bloch est également un artiste, et cette exposition est l’occasion de découvrir son travail personnel, tout en fantaisie.
Tête à tête : voici le titre de l’exposition de Serge Bloch au Square des Artistes. Car au square, on fait toujours des rencontres charmantes, on se fait des amis, on joue ou on papote, ici Serge Bloch nous invite à rencontrer une série de portraits fantaisistes.
Qu’ils soient seuls ou accompagnés, ses personnages sont toujours amusants. Une grosse femme qui marche avec dignité, un monsieur à chapeau caché dans l’étendue bleue qui représente son corps, un couple qui s’embrasse, tout ce petit monde est bien aimable.
Entre la tendresse du trait et l’audace du minimalisme, Serge Bloch produit un art humaniste et singulier : on se perd dans la contemplation de ses portraits, ou bien on s’amuse avec ses enfants à commenter le dessin. En somme, une petite exposition idéale pour initier vos tout petits à l’art, ou pour sourire d’un tête à tête…
Maïlys C.
Informations pratiques :
Serge Bloch
Au Square des Artistes, 45 rue Vandrezanne, Paris 13ème
Métro Corvisart/Place d’Italie
Du 2 février au 15 avril 2015
Entrée libre
Paru en février 2014
Ballet aquatique
Graphiste et illustratrice passée par les Arts décoratifs de Strasbourg et l’Ecole nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art Olivier de Serres, à Paris, Laëtitia Devernay a publié plusieurs livres pour enfants, dont le remarqué Diapason (éd. La Joie de lire), qui a été récompensé à la Foire du livre de jeunesse de Bologne, en 2011, puis aux V&A Illustration Awards à Londres, l’année suivante. L’artiste invite cette fois à une réflexion sur le monde marin et les menaces que sa surexploitation fait peser sur son équilibre. Inscrite dans une démarche à la fois chorégraphique et théâtrale, l’exposition « La Danse de la mer » se veut une sorte de ballet aquatique et onirique, dont les différents protagonistes livrent leurs secrets au rythme des va-et-vient de la mer. Sirènes, poissons, bateaux et pêcheurs défilent sur cette scène en perpétuelle mutation – tantôt calme, tantôt agitée -, évoquant le mouvement cyclique des relations antagoniques entre l’homme et la nature. Réalisés en papier de couleur découpé, les personnages de ce récit évoluent dans un décor dépouillé, composé d’une trame à l’encre de Chine et d’aplats verts de formes géométriques. Précisons qu’un atelier pour enfants consacré à la réalisation d’un « mobile de la mer » est organisé le mardi 18 février, à 11h.
La Danse de la mer, jusqu’au 15 mars, Square des artistes, 45 rue Vandrezanne, Paris (13e), 11h30-19 h (sf dim et lun), 11-19h le samedi. Gratuit. Tel : 06.77.96.02.08. www.squaredesartistes.com
La danse de la mer de Laëtitia Devernay
Diplômée de l’Ecole supérieure des arts décoratifs de Strasbourg et de l’Ecole nationale supérieure des arts appliqués Olivier de Serres, Laëtitia Devernay a été lauréate en 2006 du concours d’illustration Teatrio’s International Illustration Competition « A Fabulous Yellow » (Venise).
En 2010, elle publie son premier album, Diapason, qui a reçu les prix suivants : CJ Picture Book Award 2010, Mention Opera Prima Bologna Ragazzi Award 2011, médaille d’or 2012 par la Society of Illustrators Original Art Competition of New-York, et le prix V&A 2012 de l’Illustration.
En 2012, Be Bop !, arrive en librairie.
Du 14 janvier au 15 mars 2014, l’exposition La danse de la mer sera présentée au Square des artistes.
– Comment est née l’idée de cette exposition ?
C’est Joanna Peiron, la galeriste du Square des artistes qui m’a contactée en m’expliquant que sa galerie s’adressait à un public enfant, souvent absent d’habitude de ce type de lieu. Son envie de faire partager l’œuvre d’un créateur à des enfants, mais pas seulement, m’a plu et nous avons eu envie de travailler ensemble.
-Quelle est la différence entre exposer dans une médiathèque et dans une galerie ?
Dans les médiathèques, le travail exposé a toujours rapport au livre. Les planches originales des livres présents dans la médiathèque sont exposées et cela permet aux lecteurs d’apprécier la différence entre les œuvres et le livre. Pour une galerie, le travail présenté n’a pas forcément de lien direct avec le livre. De plus, il y a surtout une réflexion sur la déambulation ainsi que sur la mise en scène des œuvres à travers le lieu.
– « La danse de la mer » : pourquoi avez-vous choisi ce thème ?
Cela fait déjà longtemps que je m’interroge sur le thème de la mer, thème lourd de conte et légende. J’ai collecté un grand nombre d’informations autour de l’univers aquatique et cela m’inspire énormément. La danse car, ce qui est important pour moi, c’est le rythme, le rythme d’une page, d’un album, … comme dans un ballet.
– Quelles techniques avez-vous utilisées ?
J’utilise pour ces images le papier découpé et l’encre de chine.
Qui sont vos « maîtres » ?
Je m’inspire beaucoup des peintres, Matisse tout particulièrement mais également des affichistes.
Interview réalisée par Silvia Santirosi
Paru le 1er octobre 2014
LIEN DE FAMILLE
AuréliaFronty, illustratrice, fille d’Alexandre Fronty et sœur de Yann Fronty, journalistes :
« Ceux qui nous ont précédés continuent de nous nourrir »
« Certains se racontent dans un livre. Moi, mon mode d’expression c’est l’illustration, sans doute parce que je suis née “un crayon à la main”. Ma mère, styliste, m’a donné un certain sens esthétique, et mon père était journaliste. J’avais un frère jumeau, Yann, qui était aussi journaliste. Lorsque nous étions petits, nous disions que notre nom était “Auréliane”. Nos vies se sont toujours entremêlées. Il est mort il y a juste deux ans. Neuf mois après, mon père, Alexandre, le pilier de la famille, a été emporté par une crise cardiaque! Ces deux disparitions ont été un choc effroyable. Avec Yann, j’avais perdu mon âme sœur. Mais lorsque mon père est tombé dans le coma, puis est décédé, la souffrance m’a submergée.
Je ne pouvais me tourner vers ma mère ou ma grand-mère, qui avaient déjà tant à porter. Je ne voulais pas non plus trop peser sur mon mari et mes enfants. Alors le dessin s’est imposé à moi. Une sorte de lamentation dessinée. Comme un long cri de douleur qui se termine à peine aujourd’hui. Est né sous ma plume – presque malgré moi – un personnage féminin, une pleureuse, entièrement dessinée à l’encre de Chine. Cette figure en noir et blanc, emmitouflée de haut en bas, presque engrillagée, a envahi tous mes dessins personnels. Chacune de ces petites pleureuses porte, bien visible, un cœur d’où surgit une flamme. Ce cœur, si symbolique au moment de l’accident cardiaque de mon père, évoque aussi l’amour qui m’aide à survivre. Cette tendresse de mes proches, mais aussi de la douzaine d’amis que nous avions en commun mon frère et moi.
Lorsque mon frère a disparu, nous étions toute une bande à Cadaquès. Durant les longues heures d’incertitude avant que l’on ne retrouve son corps, ils étaient là, avec moi. Et lorsque mon père est mort, ils étaient encore là, fidèles. Ils forment une nouvelle famille de cœur qui est très présente dans ma vie. C’est en partie grâce à eux que la vie a repris le dessus. Dans mes dessins, les racines et les feuilles font un avec les pleureuses pour incarner la continuité, la persévérance de la vie. Comme un arbre généalogique. Mes pleureuses sont souvent rehaussées de collages faits des vieux articles de journaux ou de pages de carnets déchirés. C’est une façon pour moi d’exprimer ces multiples couches qui forment une personne et font de cette personne un être unique.
J’ai une ascendance catalane par ma grand-mère paternelle Philomena. Elle était résistante durant la guerre civile espagnole. Elle a dû se réfugier à Toulouse. Philomena était une passeuse dans tous les sens du terme: durant la guerre, elle a fait passer de nombreux juifs en Andorre; et c’est elle qui m’a fait prendre conscience de l’importance de mes origines ibériques. Mon imaginaire espagnol a inspiré mon premier travail artistique sur “le toro”. Du côté maternel, j’ai été élevée avec mon arrière-grand-mère, qui avait été mariée à un pataphysicien (1). Tous deux évoluaient dans le milieu du surréalisme, et d’ailleurs Lila, mon arrière-grand-mère, a été durant sa jeunesse une égérie des amis d’André Breton. J’ai eu la chance d’avoir de tels grands-parents. Je crois que ceux qui nous ont précédés continuent de nous habiter et de nous nourrir. »
Après une école de dessin, Aurélia Fronty s’est spécialisée en création et design textile, puis a poursuivi en parallèle une carrière d’illustratrice auprès des plus grands éditeurs. Elle est actuellement à l’affiche avec l’exposition « L’arbre de vie ». L’arbre de vie, c’est la famille de cœur, qu’elle soit proche, éloignée, élargie… Cette série d’œuvres originales – dessins, collages, mobiles – est présentée jusqu’au 8 novembre au Square des artistes, 45 rue Vandrezanne, 75013 Paris (entrée libre, du mardi au vendredi, de 13 heures à 19 heures, et le samedi de 11 heures à 19 heures). www.squaredesartistes.com. En marge de cette exposition, les enfants fabriqueront des mobiles avec l’artiste le 8 novembre à 11 heures. 1. Terme satirique inventé par Alfred Jarry, l’auteur d’Ubu roi, dans un de ses livres en 1898, pour désigner la « science des solutions imaginaires ».
Evelyne Montigny
Paru le 8 août 2014
L’arbre de la vie d’Aurélia Fronty au Square des artistes
L’exposition l’arbre de la vie d’Aurélia Fronty est à découvrir au Square des artistes du 10 septembre au 8 novembre 2014. Aurélia Fronty nous raconte une histoire de famille à travers des œuvres originales.
Le Square des artistes, galerie où les enfants sont les bienvenus, expose l’artiste et illustratrice Aurélia Fronty avec une série de dessins, collages et mobiles autour du thème de la famille, omniprésent dans son travail. Les relations de proximité ou de distance qui peuvent exister au sein de familles sont pensées par l’artiste dans une série d’œuvres aux couleurs et motifs intéressants. C’est dans un espace chaleureux et convivial, qui a déjà accueilli des artistes reconnus comme Janik Coat, Marie-Laurence Lamy et de nombreux autres, que sera présentée Aurélie Fronty.
À ses débuts, Aurélie Fronty commence à travailler dans la mode chez Christian Lacroix maison avant de s’orienter vers l’illustration jeunesse. Continuant à exposer dans des galeries, elle crée des illustrations pour des albums publiés chez Gallimard, Milan jeunesse… Grande voyageuse, elle se laisse inspirer par ses expériences à l’étranger pour créer des personnages aux traits simples faisant écho à l’art naïf.
L’objectif du square des artistes est de placer les langues et les arts à la portée des plus jeunes en leur faisant découvrir des œuvres d’art originales et en leur mettant à disposition des jeux et livres stimulant la créativité et l’apprentissage.
C’est pour que cela les enfants sont invités à participer à l’atelier de fabrication de mobiles avec l’artiste, qui se tiendra le 8 novembre à 11h.
Chahra D.
Exposition Fantasmagorik Square : Smart Faune
Après la très belle exposition Fantasmagorik : Geek Celebrity, Nicolas Obéry revient avec une nouvelle exposition Fantasmagorik sur la Smart Faune.
Cette dernière est formidable et impressionnante, car l’artiste utilise une nouvelle technique sur ces tableaux qui transforme ces derniers comme par magie et entraîne une très grande émotion chez la personne qui se penche avec attention sur chacune des œuvres.
Nicolas Obéry, spécialiste des portraits en noir et blanc travaillés à partir de véritables photographies, se lance dans l’anthropomorphisme de divers animaux. Et il livre de nouveaux tableaux saisissant dont chaque exemplaire est vendu comme œuvre unique.
En effet, la nouvelle technique qu’il emploie les transforme en objet unique et leur donne une touche vraiment particulière qui capte longuement l’attention.
Ainsi, l’artiste retravaille ses œuvres éditées en utilisant des encres luminescentes visibles avec de la lumière noire. Sous l’éclairage d’une lampe, les tableaux prennent vie et s’emplissent de lumière et de couleur happant l’imagination du spectateur dans une véritable féerie de points lumineux plus ou moins amplifiés par l’angle et l’intensité de la lampe.
Une œuvre cachée derrière le tableau qui enchante les yeux et laisse vagabonder la pensée au grès de la nouvelle image dévoilée.
L’artiste a en effet retravaillé ses tableaux en les rehaussant de points délicats d’encre fluorescente rouge, jaune et bleu. Une belle mise en abîme voulu par le créateur opposant son travail digital sur les pixels à celui manuel dans lequel les points issus du pinceau remplacent les carrés dématérialisés.
C’est vraiment avec subtilité que cette encre est appliquée, mettant en valeur certains contours, illuminant quelques éléments, plongeant dans une ombre encore plus intense diverses zones, offrant une véritable explosion de révélations dont l’apparition révélée par les rayons lumineux charme l’esprit et fait battre plus vite le cœur.
Dans chacun des tableaux, on retrouve la marque de fabrique de l’artiste : ce papillon Monarque que Nicolas Obéry a choisi, car l’insecte voyage très loin en compagnie des siens et qu’il a pour ambition de faire de même avec les spectateurs se penchant sur ses œuvres à travers les univers qu’il dévoile.
On peut aussi découvrir parmi les tableaux exposés, un bel hommage rendu à Brigitte Bardot qu’il a habillé notamment de crustacés pour faire référence à sa chanson Coquillages et crustacés. L’artiste a aussi fait don d’un de ses tableaux pour une vente aux enchères de l’association de BB.
Une autre œuvre est inspirée de Marcel Duchamp et de son œuvre Étant donnés : 1) La chute d’eau 2) le gaz d’éclairage… qui n’a été rendue publique qu’un an après son décès.
Au grès de vos découvertes, vous verrez biches, cerfs, lapins, singes, zèbre, lion, panthère, colibri, tigre, éléphants, caméléon, lion, papillon et un étrange intrus qui aimerait bien rentrer à la maison et pourquoi pas la vôtre ?
En effet, les œuvres sont à vendre et durant toute la durée de l’exposition, les petits tableaux sont disponibles à 220 euros, tarif incluant à une lampe de lumière noire. Il existe aussi un prix dégressif si vous décidez d’investir dans plus de deux œuvres de l’artiste.
L’exposition Smart Faune mérite vraiment d’être découverte. C’est à un voyage au cœur de l’obscurité que nous invite Nicolas Obéry dans lequel la lumière noire révèle un enchantement de couleurs qui captivent et envoutent. Une double œuvre qui ne peut pas laisser indifférent et se marie à merveille avec ces drôles d’animaux qui nous ressemblent furieusement, dans le style décalé de l’artiste.
L’exposition a lieu jusqu’au 23 septembre 2016 de 13h00 à 19h00 au Square des Artistes (45 Rue Vandrézanne, 75013 Paris).